sajou

sapajou [ sapaʒu ] n. m.

• 1654; sapaiou, 1614; mot tupi

♦ Petit singe de l'Amérique centrale et du Sud (cébidés), à pelage court, à poil dressé autour de la face et à longue queue préhensile. ⇒ capucin, saï. — On dit aussi SAJOU .

♢ Fig. Vx Un vieux sapajou : un vieil homme laid.

● sajou nom masculin (tupi sahú) Petit singe arboricole d'Amérique tropicale, à la queue préhensile (capucin et espèces voisines du genre cebus).

sajou

n. m. Petit singe des forêts vierges d'Amérique du S., à grande queue préhensible, au pelage brun avec une calotte sombre (capuce). Des sajous. Syn. capucin, sapajou.

⇒SAPAJOU, SAJOU, subst. masc.

A. — ZOOL. Genre de singes platyrhiniens de l'Amérique centrale et du sud, au pelage court de couleur sombre, à longue queue préhensile et comprenant un grand nombre d'espèces dont les principales sont les alouattes (ou singes-hurleurs), les capucins, les atèles. Celui de tous les singes d'Amérique qui a le plus singulier organe vocal, c'est l'alouatte, ou sapajou hurleur (CUVIER, Anat. comp., t. 4, 1895, p. 504). Les Cebinae comprennent les sajous ou capucins (Cebus) et les singes-écureuils (...) tous diurnes et grimpeurs (Zool., t. 4, 1974, p. 970 [Encyclop. de la Pléiade]).

— Usuel. Synon. de capucin (v. ce mot B 1). Une agilité de sapajou. Il ne manquait à cette ménagerie qu'un de ces amusans sapajous, qui faisaient alors les délices de toutes les femmes à la mode (BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 570). Là!... Comme si les Acajous Ne servaient, même en nos Guyanes, Qu'aux cascades des sapajous, Au lourd délire des lianes! (RIMBAUD, Poés., 1871, p. 117).

B. — P. anal.

1. a) Péj. Homme laid, ridicule; individu puéril ou borné. Deux ou trois de mes étudiants me donnent des impatiences, par leur incurable puérilité. Il est dur d'avoir des sapajous parmi ses auditeurs, et de professer devant des gamins (AMIEL, Journal, 1866, p. 545). « Hello! hello! Ferdinand! » qu'il me relançait le sapajou à bout d'astuce, désolé... Il m'agaçait alors vraiment (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 279).

b) Vieux libertin. Quel plaisir (...) se dire tout bas (...). Elle me trompera pour d'affreux sapajous, Elle est chaque jour pire (HUGO, Quatre vents esprit, 1881, p. 209).

2. Rare. [Comme hypocor. avec une nuance de tendresse] Un monsieur qui la tutoie! qui l'appelle « mon petit sapajou »! (LABICHE, Clou aux maris, 1858, 9, p. 471).

Prononc. et Orth.:[], []. Ac. dep. 1718: sapajou (id. ds LITTRÉ). Étymol. et Hist. 1614 Sapaiou (Cl. D'ABBEVILLE, Hist. de la Miss. des PP. Capucins à l'Isle de Maragnan, fol. 240b ds KÖNIG, p. 183); 1654 sapajou (SCARRON, Au Duc d'Anjou ds Poés. div., éd. M. Cauchie, t. 2, p. 90). Empr. au tupi du Nord sapajou (v. KÖNIG, pp. 183-184; FRIED.; FEW t. 20, p. 77). Fréq. abs. littér.:71.

sapajou [sapaʒu] ou sajou [saʒu] n. m.

ÉTYM. Av. 1601, sapajou; sajou, 1776; mot tupi.

❖

1 Petit singe de l'Amérique centrale et du Sud (Cebus) à pelage court, à poil dressé autour de la face et à longue queue préhensile. — Vx. Sajeu. ⇒ Capucin. || Sapajous hurleurs (cit. 3).

1 On crut me consoler en me donnant pour compagnon un jeune sapajou rapporté d'Amérique par un capitaine, ami de mon père. Cette jolie bête devint la compagne de mes jeux et de mes travaux.

Nerval, Promenades et souvenirs, V.

2 Fam. Homme petit et laid. || Un vieux sapajou (cf. Hugo, Choses vues, I, p. 204).

♦ En appellatif (adressé à une femme ou à un homme) :

2 Signées Jules… ! un monsieur qui la tutoie ! qui l'appelle « mon petit sapajou » !

E. Labiche, le Clou aux maris, 9.

Encyclopédie Universelle. 2012.